Une attitude
Plutôt que de critiquer, proposer
Plutôt qu’argumenter, compléter
Plutôt que de se plaindre, assumer et chercher des solutions
Une attitude qu’au sein d’un petit groupe de femmes nous avons définie et choisi d’expérimenter. Dans ce groupe, nous tentons entre nous de faire grandir un esprit d’attention et de bienveillance, seul berceau possible de fraternité créatrice.
Une entraide
Lors de nos rencontres, nous expérimentons des temps d’entraide sur les difficultés que nous rencontrons dans nos vies.
Ce sont des temps d’échanges intimes, pendant lesquels notre souhait commun est de parvenir à lire autrement les situations qui suscitent en nous agacement, tension, colère, indignation… Nous essayons de percevoir là où l’histoire de chacune dessine des camps. Ces camps de « bons » ou de « méchants » qui nous emprisonnent dans un monde d’opposition. Un monde qui construit la violence dite « ordinaire ».
Nous nous aidons à relire les situations en face desquelles notre cœur peine à trouver la paix.
Tous ces endroits où nous nous plaignons en pensant : « oui, mais là quand même… c’est bien de sa faute ! ».
Ces pensées qui nous viennent face aux situations les plus bénignes de notre quotidien : avec nos enfants en retard pour partir à l’école, notre conjoint qui ne nous écoute pas comme on le voudrait, le conducteur qui nous a grillé la priorité…
Elles nous viennent aussi face aux actualités du monde : la guerre ici, un enfant violenté là, une escroquerie d’ampleur à tel endroit…
Comme il est difficile parfois de ne pas juger, condamner !
Il n’est pas si simple non plus quand quelqu’un nous renvoie l’une de nos erreurs, d’accepter de l’entendre et de décider d’écouter ce qui est vrai dans ce qui nous est renvoyé. Quand le ton d’un mari, d’un collègue de travail est un peu fort ou qu’il nous paraît narquois, ne pas succomber à la forme, mais s’attacher au fond de ce que l’autre exprime et convenir de notre responsabilité peut devenir un véritable « art de vivre ».
Un partage
Nos rencontres sont aussi des temps de partage de ce qui nous enthousiasme : une attirance pour une personnalité qui incarne une valeur qui nous tient à coeur, un écrit qui nous a touché, une musique ou un paysage qui nous a transporté… Nous essayons de faire parler ces élans de vie en discernant en quoi ils témoignent de nos propres aspirations.
Une responsabilité
Il nous semble que parce que nous sommes nées femmes, nous avons une responsabilité particulière à faire grandir la paix : en nous-même, avec les autres et avec le monde qui nous entoure.
Cette responsabilité particulière est liée à la maternité. Physiologiquement, il nous est offert de pouvoir vivre l’expérience de porter et transmettre la vie… Que cette expérience soit concrètement vécue ou pas, chaque femme parce que cette possibilité existe en elle, évolue dans le monde en ayant un rapport « maternel » à la vie.
Non pas que des hommes ne se sentent pas investis de cette responsabilité envers la paix ni que toutes les femmes le soit ! Mais en général, les femmes y accordent une importance particulière. Il serait terrible de faire de cette singularité féminine une source d’opposition ou de supériorité ! Mais nous n’avons pas la même façon de l’exprimer, de la vivre.
Tout simplement parce que nous sommes de sexe différent, pour donner naissance à la vie , homme et femme doivent admettre et aimer la différence. Si l’on reconnaît par exemple que chacun n’a pas la même façon d’accéder au plaisir, il faudra bien pour se comprendre écouter et tenir compte des modalités de l’autre.
Il en est de même dans tous les secteurs. Il faudrait pouvoir comprendre et écouter hommes et femmes chacun dans leur façon de voir le monde.
Grâce aux attitudes que nous essayons d’expérimenter, l’intention de Drôles De Femmes est d’établir entre l’homme et la femme une complémentarité et une réciprocité. C’est de cette seule polarité que naît la vie et peut grandir l’amour !