Un pas à pas
Étudier l’histoire de la Vie, c’est accéder à nos origines communes d’Humains.
C’est découvrir les étapes qui nous ont fait passer de poussières d’étoile aux humains que nous sommes, à travers les formes de vie minérale, végétale et animale qui nous ont précédés.
C’est retrouver pas à pas nos ancêtres : Toumaï le dernier ancêtre commun (DAC) avec les chimpanzés. Le Thérapside, dernier ancêtre commun avec les reptiles. Eomaia l’ancêtre commun des mammifères, et ainsi remonter bien au delà jusqu’à l’ancêtre commun universel : la cellule (ACU).
C’est aussi comprendre que nous sommes le résultat de tout ce que chaque forme de Vie a acquis, étapes par étapes, au péril de sa vie. Chacune d’elle nous l’a transmis jusqu’à ce jour, grâce à la génétique.
Nécessité de l’adversaire
Au fil de ce voyage de 4,6 milliards d’années, nous prenons aussi conscience que l’évolution n’a été possible que parce qu’il y a eu un adversaire.
Toutes les formes de vie ont connu l’adversité tant par les conditions changeantes de la géographie des continents, du climat, du volcanisme, de la montée des eaux, des météorites et des quantités d’oxygène disponibles, que par les luttes entre espèces elles-mêmes, pour leurs survies.
Les grandes crises biologiques perçues un temps comme des puissances destructrices de la vie, apparaitront en fait, dans une tout autre dimension, car elles ont permis l’émergence de nouvelles formes de vie, définies comme une « radiation évolutive » absolument nécessaire au renouvellement du biotope.
Nous avons une dette
N’avons-nous pas une dette – voire même une reconnaissance – envers nos ancêtres et même aussi finalement envers leurs adversaires ?
Ne devons-nous pas une partie de notre intelligence aux dinosaures ? Un de nos ancêtres n’a-t-il pas été obligé de développer son intelligence pour survivre face à la puissance et à la férocité des espèces carnivores ? Alors merci aux dinosaures et merci à Eomaia, cette petite musaraigne, à l’origine notamment du sang chaud et du développement de l’embryon grâce au placenta.
Et l’Homme dans tout ça ?
L’évolution s’est accélérée. Là où il a fallu 4 milliards d’années pour que le végétal et l’animal apparaissent, il n’a fallu que 7 millions d’années à l’humain pour se développer.
Aujourd’hui encore, nous avons des adversaires. Ceux-ci vont-ils comme par le passé nous pousser à inventer, à nous dépasser pour nous adapter et participer ainsi à la suite de l’histoire humaine?
La 6ème crise biologique
Il y a cependant un élément nouveau, tout à fait essentiel à considérer. Différemment des adversaires précédents, nous avons un ennemi bien plus puissant que tous les autres : cet adversaire est… nous-même !
Aujourd’hui, c’est l’homme lui-même qui est à l’origine de la 6ème grande crise d’extinction massive commencée il y a 13000 ans. Ce n’est pas le volcanisme, ni même une météorite ou la géographie des continents, qui en sont responsables.
Nous n’avons plus de grands prédateurs face à nous, mais nous sommes devenus les prédateurs et les destructeurs les plus puissants qui aient jamais existé. Nos activités humaines agissent sur le climat et déjà sur la hauteur des eaux.
Nous sommes la cause de la 6ème crise.
Celle-ci ne fera pas grand mal à la Terre qui en a vu d’autres : la glaciation huronienne il y a 2,4 milliards d’années appelée « Snow Ball Earth » ou encore, il y a 3 milliards d’années, la météorite de Maniitsoq de 30 km de diamètre, qui avait produit un cratère de 600 km !
Si elle survenait aujourd’hui, elle anéantirait immédiatement toute vie !
En revanche, ceux qui vont pâtir de cette 6ème crise sont, comme chaque fois, les formes de vie végétale, animale et humaine. En ce qui concerne la disparition de très nombreuses espèces végétales et animales, elle a déjà commencé.
Mais cette crise que nous provoquons touchera surtout les humains qui en sont à l’origine.
Nous sommes donc la première espèce suicidaire : après « l’homo sapiens » arrive
« l’homo funesta » !
Une solution ?
La question tout à fait passionnante et même vitale dans le sens strict de ce terme est la suivante : que pouvons-nous faire ?
En observant ce qui se passe, nous sommes tentés d’émettre l’hypothèse suivante : les humains de la société actuelle dont nous faisons partie, ne sont plus adaptés en ce sens qu’ils sont devenus autodestructeurs de leur propre espèce et destructeurs de la planète. C’est une conduite qui les mène aujourd’hui à leur perte. Avant d’en arriver là, cette humanité a une responsabilité que chacun a la liberté d’exercer : construire une nouvelle espèce qui grâce à l’évolution de la conscience, sera capable de bien vivre avec elle-même, avec les autres et dans le respect de toute les dimensions de la Vie.
Relevons les manches, car il y a donc des solutions nouvelles à trouver, lesquelles nécessitent cependant, une tout autre façon de penser et de se comporter.
Ces solutions, rassemblées dans un nouveau paradigme, constitueraient les bases de la prochaine espèce humaine.